LA CONQUÊTE DE L’AUDIOVISUEL PAR L’ÉVANGILE

                                      par Hubert de Torcy Fondateur de Saje Distribution

Hubert, merci d’accorder un peu de votre temps pour l’Appel de Chartres. Vous avez fondé il y a quelques années Saje Distribution, qui fait la promotion de films chrétiens. Comment vous est venue cette idée ? Quel était l’objectif ?

Depuis tout petit, le média audiovisuel exerce sur moi une véritable fascination. Quand j’avais à peine 10 ans, je cassais ma tirelire pour m’acheter ma première caméra Super 8 et ce rêve de faire du cinéma mon métier plus tard ne m’a jamais quitté. Lors de ma rencontre avec Dieu à l’âge de 23 ans dans une chapelle de Paray-le-Monial le jour de Pâques 1994, ce rêve s’est naturellement transformé en un désir d’annoncer la Bonne nouvelle de l’Evangile au moyen de ce média fabuleux, sans doute le plus impactant qui soit, puisqu’il convoque avec lui chacun des arts qui le précède : l’écriture, le théâtre, l’architecture et la sculpture (pour les décors), le dessin (pour l’animation et les story- boards), la musique et même les costumes.

Avec Saje, que j’ai lancé dans la distribution en salles de cinéma en 2014 avec le film CRISTEROS, le rêve est devenu réalité. Notre ambition est d’évangéliser et de transformer la culture contemporaine par les médias audiovisuels.

Comment avez-vous développé Saje ? Avez-vous pu tisser des partenariats facilement ?

Saje s’est développé petit à petit avec un premier film, puis un autre. Nous avons désormais plus d’une centaine de films disponibles dans notre catalogue. Nous sortons 3 à 5 films en salle par an et une vingtaine de nouveautés en DVD et VOD chaque année. Nous disposons de notre propre boutique DVD (LaBoutiqueSaje.fr) et de notre propre plateforme de streaming légal par abonnement (LeFilmChretien.fr).

Au fil des ans, nous avons développé de nombreux partenariats, avec les salles de cinéma bien sûr, qui font de plus en plus confiance à notre capacité à mobiliser nos réseaux à chaque nouvelle sortie. Mais aussi avec d’autres distributeurs de films, qui sont heureux de nous confier parfois certains de leurs films qui s’adressent plus particulièrement à une cible chrétienne. C’est ainsi que nous avons pu travailler avec Metropolitan, SND, Sony, Universal ou UGC.

Aujourd’hui que représente Saje distribution (activités, diffusion, effectifs…) ?

Nous sommes désormais 9 salariés chez Saje. Outre notre activité phare de distributeur en salles, il nous arrive d’exercer une activité de Conseil en communication pour aider un producteur ou un distributeur à adresser, avec un produit culturel, une audience chrétienne. Nous l’avons fait pour les distributeurs évoqués plus haut, mais encore récemment avec le spectacle Musical Bernadette de Lourdes par exemple. Nous sommes également éditeur de DVD et éditeur de service de vidéos à la demande (www.lefilmchretien.fr). Et depuis peu, nous sommes également producteur de film. Notre premier film sort d’ailleurs en salle le 17 novembre : BROTHER, un film documentaire d’Arnaud Fournier Montgieux, sur les Franciscains du Bronx.

Vous avez également créé récemment l’interface Le Film Chrétien : de quoi s’agit-il exactement ? Est-ce dans la continuité des objectifs de Saje ?

Notre but, bien évidemment, est que nos films puissent rejoindre un maximum de personnes possible. Être présent sur les plateformes de streaming légal devenait une nécessité impérieuse, non seulement parce que de plus en plus de foyers ne disposent plus de lecteurs DVD, mais surtout parce que c’est devenu un mode de consommation de plus en plus répandu, surtout depuis les confinements successifs.

Comment les films chrétiens sont-ils reçus en France, lorsqu’une diffusion publique a lieu ? Avez-vous de bons accueils, de la curiosité ?

Nous avons de manière générale un bon accueil de la part des salles de cinéma pour nos films. Les salles sont garantes de la diversité culturelle et s’il y a un public pour nos films, elles ouvrent plutôt volontiers leurs portes. Les chaînes de télévision ont eu beaucoup de mal à s’ouvrir à des thématiques plus spirituelles, essentiellement en raison d’une mauvaise compréhension de la laïcité. Hormis KTO bien sûr.

“J’ai emmené une collègue musulmane voir le film. Elle a été particulièrement touchée et voulait absolument lire le Nouveau Testament “

Mais depuis un an, la chaîne C8, qui a choisi de diffuser un certain nombre de nos vies de saints (comme le fait de l’autre côté des Alpes la chaîne publique RAI depuis plus de 20 ans d’ailleurs), offre une nouvelle possibilité de diffusion à nos films et nous permet de rejoindre le grand-public (entre 300 et 500 000 spectateurs à chaque diffusion). Cela ne se fait pas toujours sans combat comme en témoigne la polémique de l’été dernier suite à la diffusion du film UNPLANNED sur cette même chaîne.

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Avez-vous une anecdote à propos de la dimension missionnaire de ces films auprès du public ?

Cela arrive que l’on nous écrive effectivement pour nous témoigner de l’impact qu’a pu avoir l’un de nos films. Je pense par exemple à cette personne qui nous écrivait ceci après la sortie du film LA VOIX DU PARDON en salle : « J’ai emmené une collègue musulmane voir le film. Elle a été particulièrement touchée par le film et voulait absolument lire le Nouveau Testament. » Rien ne nous fait plus plaisir que de savoir que des chrétiens se saisissent de nos films pour évangéliser, en offrant des DVD, en invitant des amis au cinéma ou tout simplement en diffusant nos films à l’école ou en aumônerie.

Il y-a-t-il un “Saje Production” en projet ?

J’ai déjà parlé de notre film documentaire BROTHER. D’autres projets sont dans les tuyaux, au stade du développement pour le moment. Certains scenarii sont finalisés et vont bientôt arriver en phase de financement. Nous avons également coproduit avec des Espagnols une comédie musicale familiale de Noël que nous sortirons à Noël 2022.