I. La Croatie : de la domination romaine à la domination austro-hongroise
Avant l’arrivée des Croates, leur territoire actuel fut habité par des Illyriens qui s’y installèrent au début de l’âge du bronze au IIIe millénaire. Au IV ème siècle av. J.-C., des Celtes se mêlèrent aux Illyriens. Au cours de la même période, des Grecs fondèrent des établissements fortifiés sur les îles de Vis, Korcula et sur le continent dans la région de Trogir près de Split. Les Romains, sous prétexte de venir en aide aux comptoirs grecs de la côte, soumirent les territoires illyriens.
1) La domination romaine
En 35 avant J.-C., Rome intégra la région dans sa province de Pannonie. En 9 ap. J.-C., les Romains écrasèrent une révolte des peuples illyriens. Ils organisèrent la province de Dalmatie qu’ils dotèrent de routes et de cités avec de nombreux monuments. Les vestiges de cet époque sont abondants (sarcophages, inscriptions…) L’amphithéâtre de Pula(Istrie), qui fut construit au I er siècle ap. J.-C. sous le règne d’Auguste, et reconstruit et agrandi par l’empereur Vespasien en 79 ap. J.-C., est toujours conservé. Il était l’un des plus grands amphithéâtres romains pouvant contenir 24000 spectateurs et d’une hauteur de 35 mètres. De même, le palais de Dioclétien à Spalato (aujourd’hui Split) existe toujours. Cet énorme palais, construit par l’empereur Dioclétien à partir de 293, fut conçu selon le plan des camps fortifiés. De forme rectangulaire, il était délimité par une puissante enceinte. Les travaux durèrent 10 ans et l’empereur ne recula devant aucune dépense pour faire de son palais une merveille. Il fit venir du marbre de Grèce et d’Italie et des colonnes et des sphinx d’Egypte. Aujourd’hui, le palais de Dioclétien est l’un des plus grands vestiges romains au monde. Ses dimensions sont impressionnantes : 215 mètres de long, 181 mètres de large pour une superficie de 31 000 m². Il fait partie intégrante de la ville de Split. En effet, le palais de Dioclétien accueille des magasins, des cafés, des restaurants et héberge environ 3 000 habitants. Le palais de Dioclétien est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979. On peut citer aussi le mausolée de Dioclétien, qui est aujourd’hui la cathédrale saint Domnius, l’amphithéâtre de Salone, qui date de la seconde moitié du II ème siècle et qui mesure 125 mètres de long sur 100 mètres de large, pour une arène centrale de 65 mètres sur 40 mètres. On estime sa capacité entre 13 000 et 15 000 places.
2) VII ème – fin X ème siècle : de l’arrivée des Croates à l’instauration d’un royaume croate reconnu par l’Eglise
En 493, la région appartint à l’empire de Théodoric puis à celui de Justinien. Au VI ème siècle, les Avars dominaient la Pannonie (Hongrie actuelle). Au VII ème siècle, des tribus slaves croates venues d’Ukraine pénétrèrent dans le nord-ouest de l’Illyrie, entre Drave, Save et Adriatique (Croatie actuelle). Relativement peu nombreux, mais militairement redoutables, les Croates réussirent à s’imposer dans la région. Il y eut un processus de fusion des Croates avec d’autres peuples slaves et avec les populations romanisées de la région. Ce processus marqua le début de l’histoire croate et c’est lors de cette période que commença la construction de l’identité nationale croate. Ces tribus, organisées en grandes communautés agraires, furent vassales des Avars (peuple barbare installé en Pannonie, région juste au-dessus de la Croatie qui correspond à la Hongrie actuelle).
En 810, Charlemagne, nouvel empereur d’Occident, disputa à l’Empire byzantin la domination de la Dalmatie. A la paix d’Aix-la-Chapelle en 812, Byzance reconnut la souveraineté franque sur la région, sauf sur les villes du littoral et les îles qui formèrent une province sous l’administration d’un stratège byzantin siégeant à Zara (aujourd’hui Zadar). Les Croates furent christianisés au IX ème siècle par les Carolingiens. Les Croates se tournèrent donc vers Rome et non vers Constantinople comme les autres Slaves du Sud, d’où cette spécificité croate liée à l’aire latine occidentale et catholique. Contrairement aux Serbes et aux Bulgares, les Croates n’ont été qu’effleurés par les influences byzantines et plus tard ottomanes. L’influence de Byzance ne fut réelle que dans les villes côtières de Raguse (aujourd’hui Dubrovnik), Spalato et Zara jusqu’au milieu du XI ème siècle. Dans ces villes côtières, la liturgie se célébrait en slavon, liturgie introduite par les disciples de saint Cyrille et Méthode.
Le pays restait morcelé en petites unités territoriales à la tête desquelles se trouvaient des Princes. L’un d’entre eux (Trpimir 845-864) fit venir des moines bénédictins et organisa une cour sur le modèle franc. Il fut le premier souverain indépendant de la Croatie et se donna le titre de dux Croatorum (duc des Croates). Son successeur Branimir obtint du pape Jean VIII un acte, le 7 juin 879, qui reconnaissait le nouveau duché de Croatie. Le pape Jean VIII bénissait ainsi le nouveau royaume, lui assurant son appartenance à l’espace de civilisation de l’Europe occidentale. Le duché de Croatie devint un royaume indépendant en 925, sous le règne de Tomislav, qui se proclama Rex Croatorum. En 925, le pape Jean X le reconnut roi des Croates. La grande Croatie médiévale dura deux siècles (X ème- XI ème siècle). En 1076, Dimitar Zvonimir fut couronné à Split par un légat du pape. À sa mort, l’anarchie règna dans le royaume, et saint Ladislas Ier de Hongrie (roi de Hongrie : 1077-1095) pénètra en Croatie en 1091.
3) 1102-1918 : la domination austro-hongroise
En 1102, Kalman de Hongrie fut couronné roi de Croatie, et Venise s’empara de la Dalmatie. La domination hongroise dura presque sans interruption jusqu’en 1918. L’influence orthodoxe (alphabet cyrillique, architecture byzantine et liturgie) fut combattue et remplacée par l’activité missionnaire des bénédictins, franciscains et dominicains. Au niveau politique, un ban croate résidant à Zagreb, vassal de Budapest, représentait le roi de Hongrie en Croatie.
4) Le Sud de la Croatie sous domination ottomane : 1526-1699
À la suite de la défaite des Hongrois face aux Turcs de Soliman le Magnifique à Mohacs (ville au Sud de la Hongrie) en 1526, la Croatie fut partagée entre trois grandes puissances :
– le Sud de la Croatie devint ottoman
– Venise conserva le Nord de la Croatie et la Dalmatie
– Le reste devint terre des Habsbourg d’Autriche qui avaient récupéré en 1526 la couronne de Hongrie. Les Croates résistèrent jusqu’au XVI ème siècle aux incursions ottomanes. Leur territoire se réduisit petit à petit. A la fin du XVI ème siècle, il fut réduit à un tiers de sa superficie d’origine. Un texte d’époque le qualifiait de « reste des restes de ce que fut autrefois le glorieux royaume de Croatie ». Les Habsbourg d’Autriche instaurèrent progressivement les confins militaires : ils tentèrent d’attirer aux frontières de l’Empire ottoman le plus possible de chrétiens pour résister à l’avancée des Turcs. Ils firent ainsi venir les premiers groupes de Serbes.
– Dubrovnik resta une république indépendante. Elle monta en puissance aux XV ème et XVI ème siècles et devint le centre spirituel le plus fort de la Croatie.
En 1699, l’Autriche-Hongrie récupèra le Sud de la Croatie aux Ottomans par le traité de Karlowitz. Au XVIII ème siècle, l’emprise catholique se renforça et des adeptes de la religion réformée ne purent s’implanter. Sous l’influence des jésuites, la langue populaire croate et les traditions slaves se développèrent.
5) Les Provinces illyriennes (1809-1813)
Napoléon mit fin provisoirement à cet équilibre. Après avoir défait Venise et l’Autriche, il créa les provinces illyriennes rattachées à l’Empire de 1809 à 1813. La Slovénie, la Dalmatie et une grande partie de la Croatie y furent englobées. Les Français abolirent la féodalité et introduisirent le Code civil.
6) L’essor de l’illyrisme en réaction à la domination austro-hongroise
Les Croates furent ensuite de nouveau sous la domination de la monarchie austro-hongroise. Durant le XIX ème siècle, l’illyrisme, qui revendiquait l’union culturelle de tous les Slaves du Sud et sur le plan politique l’unification de toutes les régions de la Croatie, s’affirma.
II. La Croatie contemporaine
1) le royaume des Serbes, Croates et Slovènes (1918-1929) → le royaume de Yougoslavie (1929-1941)
Après le début de la Première Guerre mondiale, les Croates et d’autres peuples mécontents s’efforcèrent de trouver une solution en dehors de la monarchie austro-hongroise. Un grand nombre de politiciens croates adhérèrent à l’idée de l’union des Slaves du Sud avec le royaume de Serbie. Un conseil national, comprenant un Croate (Ante Pavelic), un Slovène et un Serbe fut formé en octobre 1918. Il rompit avec les Austro-Hongrois et proclama le 1er décembre 1918, le royaume des Serbes, Croates et Slovènes, nouveau pays comprenant 3,7 millions de Croates. Cependant ce fut la Serbie, pays allié des vainqueurs de la guerre, qui imposa ses conditions. Le désir croate de créer un Etat de peuples égalitaires fut écarté au profit de l’hégémonie serbe.
Les fédéralistes croates et les centralisateurs serbes entrèrent en conflit. Le Parti paysan croate des frères Radić (Ante Radić, 1868-1919, et Stepan Radić, 1871-1928), partisan d’un royaume fédéral avec une Croatie autonome, domina la vie politique croate. Il se heurta à Belgrade, au roi Alexandre Ier et aux partisans d’une grande Serbie. En juin 1921, les députés croates boycottèrent le vote de la Constitution yougoslave qu’ils jugeaient trop centralisatrice. Ces députés ne siégèrent plus à l’Assemblée jusqu’en 1924. Stepan Radić devint tout de même ministre de l’Instruction publique en 1925-1926. Il fut assassiné par un député monténégrin en pleine Assemblée en juin 1928. En 1929 le roi Alexandre Ier décida de changer le nom du royaume en royaume de Yougoslavie et instaura une dictature caractérisée par une répression militaire et policière.
Les indépendantistes suivirent Ante Pavelić en Hongrie puis en Italie. C’est là, à l’ombre de Mussolini, qu’ils fondèrent l’Oustacha (Rebelle) en 1930, société secrète révolutionnaire et nationaliste. L’Oustacha multiplia les attentats terroristes en Yougoslavie et à l’étranger. En 1934, elle tua le roi Alexandre Ier à Marseille. Finalement, en 1939, le prince régent serbe Paul garantit aux Croates l’autonomie interne sur le territoire de la banovine (vice-royauté) de Croatie. Une grande banovine de Croatie, unissant Croatie et Dalmatie (4,4 millions d’habitants), fut créée, et le leader croate devint vice-président du Conseil. Mais il était trop tard pour sauver le royaume yougoslave.
2) L’Etat indépendant de Croatie : la dictature des Oustachis
Au printemps de 1941, la Yougoslavie fut envahie par les nazis. L’Allemagne installa au pouvoir le dirigeant de l’Oustacha, Ante Pavelic, soutenu par Mussolini. Il fut le chef suprême de l’Etat indépendant de Croatie qui englobait la Croatie et la Bosnie-Herzégovine (100 000 km2 et 6,3 millions d’habitants). Les Oustachis massacrèrent des Serbes, des Juifs et des musulmans bosniaques. Des opposants furent tués dans des camps de concentration dont le plus connu est Jasenovac. Ces tueries amenèrent de nombreux Yougoslaves à entrer dans la résistance armée aux côtés notamment du parti communiste du maréchal Tito. L’ensemble de la Croatie fut libérée en mai 1945 et les Oustachis furent impitoyablement pourchassés. Ante Pavelić réussit à s’enfuir en Italie, puis en Argentine. Il mourut à Madrid en 1959.
3) La Yougoslavie de Tito
En 1946, la Croatie devint une des six républiques socialistes fédératives de Yougoslavie (Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Serbie, Monténégro et Macédoine). La Yougoslavie fut dirigée par le communiste Tito qui en fit un Etat totalitaire. Les Croates s’opposèrent de toutes leurs forces au centralisme de Tito. Nombreux furent ceux qui connurent les camps de concentration du régime. Le peuple le plus nombreux, les Serbes, domina l’armée, la police et la diplomatie. L’effondrement successif des régimes communistes d’Europe de l’Est entraîna une crise politique en Yougoslavie. La Ligue communiste yougoslave renonça alors au monopole politique.
III. La Croatie indépendante et la guerre serbo-croate
1) L’indépendance de la Croatie
En janvier 1990, l’ex-général communiste dissident, Franjo Tudjman, créa l’Union démocratique croate (H.D.Z.). Aux premières élections libres de mai 1990, le H.D.Z. l’emporta, et Franjo Tudjman devint président de la République de Croatie. Mais ses déclarations violemment antiserbes mécontentèrent les 11 p. 100 de Serbes qui vivaient en Croatie.
En avril 1990, la Krajina (région de Croatie fortement peuplée de Serbes : elle correspond aux anciens confins militaires organisés par l’Autriche pour protéger sa frontière contre les Ottomans) proclama son rattachement à la Yougoslavie. Elle prit le nom de République serbe de Krajina.
Le 25 juin 1991, la Croatie se proclama souveraine et indépendante après le referendum de mai 1990 où 94 p. 100 des votants s’étaient déclaraient pour une indépendance de la Croatie. Cette indépendance fut reconnue internationalement à partir du début de 1992. En juillet 1991, l’armée fédérale et les milices serbes attaquèrent la garde nationale et les milices croates.
2) L’offensive serbe
Si le régime serbe de Slobodan Milošević accepta le cessez-le-feu avec la Slovénie, il le refusa vis-à-vis de la Croatie, le 4 août 1991. Douze jours plus tard, de violents combats eurent lieu dans le nord-est de la Croatie, alors que les Serbes des deux Slavonie (orientale et occidentale) proclamèrent leur autonomie. En novembre 1991 la J.N.A. (Armée populaire yougoslave), aidée par les milices serbes ultranationalistes, entra dans Vukovar en Croatie (Slavonie) et se livra à des massacres contre les populations civiles.
En 1992, les irrédentistes serbes, qui contrôlaient 30 p. 100 de la Croatie et 55 p. 100 de la Bosnie, décidèrent de leur unification dans l’espoir de créer une grande Serbie. Cette unification fut officialisée par un référendum dans ces régions les 19 et 20 juin 1993. En Krajina, le Serbe Milan Martić, soutenu par Slobodan Milošević, fut élu, en janvier 1994, président de cette République sécessionniste.
3) La reconquête croate
Au début de 1995, plusieurs pays européens ainsi que les États-Unis décidèrent de rétablir une certaine égalité militaire entre la Serbie et la Croatie, l’Allemagne fournissant à cette dernière du matériel militaire de l’ex-R.D.A. La jeune armée croate au printemps 1995 était prête à la contre-offensive. Du 1er au 2 mai 1995, elle reconquit la Slavonie occidentale mal défendue par les troupes de Belgrade. L’armée croate pratiqua alors l’épuration ethnique et quelques milliers de Serbes rejoignirent la Serbie. En revanche, l’offensive contre la Slavonie orientale fut impossible car cette dernière, frontalière de la Serbie, était occupée et quadrillée par les divisions blindées de l’armée yougoslave et les milices paramilitaires serbes. Le 4 août, l’armée croate se lança à l’assaut de la Krajina et de sa capitale Knin. Slobodan Milošević abandonna les Serbes de la Krajina pour sauvegarder son pouvoir à Belgrade, interdisant à l’armée yougoslave de soutenir et d’approvisionner les milices de Milan Martić. En trois jours, ces dernières furent défaites et se réfugièrent dans la partie serbe de la Bosnie, accompagnées par des dizaines de milliers de civils serbes installés dans la région depuis les XVI ème et XVII ème siècles. Ces succès militaires permirent à la Croatie de récupérer 90 p. 100 du territoire croate.
4) Les accords de Dayton
Le 21 novembre 1995, à Dayton (États-Unis), un accord fut signé entre Franjo Tudjman, Slobodan Milošević et le Bosniaque Alija Izetbégović, pour résoudre la crise yougoslave. Zagreb et Belgrade reconnurent l’indépendance d’une Bosnie composée de deux régions : la fédération croato-musulmane et la République serbe de Bosnie. Progressivement, les forces armées serbes quittèrent la Slavonie orientale, permettant aux réfugiés croates de rentrer chez eux.
Une fois la paix revenue, l’opinion publique croate commença à se plaindre de la corruption généralisée, dans un pays dirigé par le H.D.Z. Mais toujours populaire, Franjo Tudjman, le « père de la Nation », fut réélu président de la République en 1997 avec plus de 61 p. 100 des suffrages. Il mourut deux ans plus tard, le 10 décembre 1999. Sa disparition changea profondément la vie politique dans le sens de l’ouverture et de la démocratisation.
5) La Croatie actuelle
En 2000, l’opposition démocratique du centre gauche remporta les élections législatives. Ivica Racan, du Parti social-démocrate, devint Premier ministre et tenta de sortir le pays de l’ère Tudjman. La même année, Stipe Mésić, ancien titiste devenu social-démocrate, fut élu Président de la République. Son programme était l’adhésion à l’O.T.A.N., à l’Union européenne (U.E.) et la collaboration avec le T.P.I.Y. Il approuva, en juillet 2001, l’arrestation et la livraison au T.P.I.Y. de deux généraux croates criminels de guerre, pendant l’offensive d’août 1995 en Krajina. Mais cette collaboration heurta une bonne partie de l’opinion publique, restée très nationaliste.
Le 16 mars 2005, l’U.E reporta sine die les négociations d’adhésion de la Croatie, qui s’était portée candidate en 2003, en raison de son manque de collaboration avec le T.P.I.Y., en particulier au sujet du criminel de guerre, le général Ante Gotovina, ancien légionnaire bénéficiant de la double nationalité française et croate. Le président Mésić donna alors des assurances à Bruxelles, qui accepta d’ouvrir les négociations le 3 octobre 2005. Le général Gotovina, en fuite depuis juillet 2001, fut arrêté le 8 décembre 2005 aux îles Canaries et transféré à La Haye, alors que de nombreux partisans du H.D.Z. manifestaient à Zagreb.
En 2009, Jadranka Kosor (H.D.Z. Union démocratique croate) devint Premier ministre et en 2010 Ivo Josipovic (S.P.D. Parti social-démocrate) fut élu Président de la République. La Croatie rentrera dans l’Union européenne en juillet 2013, les Croates s’étant prononcés à 66% en faveur de l’adhésion en janvier 2012.
Conclusion
La paix imposée par l’ONU en janvier 1992 a reconnu aux Croates le droit de posséder un Etat indépendant, le premier depuis 1102. Depuis le XVIII ème siècle, le sentiment d’une communauté de culture nationale s’est beaucoup développé. En dépit de la conquête de la côte par Venise, de la Slavonie par la Hongrie, de l’Istrie par l’Italie, la culture croate s’est maintenue et s’est consolidée dans ces régions. Cette culture est fondée sur la langue croate, sur la foi catholique, sur des liens traditionnels et forts avec l’Occident chrétien. Les Croates sont fiers de se proclamer les protecteurs de la Chrétienté face à la conquête des Ottomans.