1er siècle
Le soir du jeudi saint, Notre-Seigneur donne à ses apôtres les paroles mêmes de la consécration ainsi que la forme littéraire de la prière eucharistique empruntée à l’euchologie juive.

2e siècle
Composition du Gloria in excelsis, non encore utilisé dans la messe. A Rome, la préface fait corps avec les prières consécratoires. Le pape Clément mentionne le Sanctus, qui sera introduit dans la messe par son successeur. Il est chanté dans toutes les liturgies. Des formules, semblables au Qui Pridie, introduisent toutes les prières consécratoires.

3e siècle
Le dialogue de la préface est attesté par saint Hippolyte et saint Cyprien. Les prières des catacombes annoncent déjà le Memento des défunts. Composé à cette époque, il sera plus tard introduit dans la liturgie de la messe. La doxologie du canon (Per Ipsum) est donnée par saint Hippolyte dans une forme approchée. Saint Cyprien mentionne le Pater, qui se trouve alors avant la communion. Les premières collectes sont composées. Le baiser de paix se trouve juste avant l’offertoire.

4e siècle
Les formes primitives des prières centrales du canon (Quam oblationem, Qui pridie, Unde et memores, Supra quae, Supplices) se trouvent dans le De sacramentis de saint Ambroise. Le Kyrie existe déjà en Orient. Apparition, entre les lectures, du chant de psaumes, qui deviendront le Graduel et le Trait.

5e siècle
Existence d’un chant d’entrée (Introït), des deux lectures (épître et évangile), des préfaces pour chaque fête, du Te Igitur, du Memento des vivants, du Communicantes, de l’Hanc Igitur, du Nobis quoque peccatoribus, du Libera, de l’Ite missa est. Un grand nombre de collectes existent.
Composition de l’Aufer a nobis, du Deus qui humanae substantiae (offertoire), du Quod ore sumpsimus qui ne sont encore que des oraisons du propre du temps, et qui seront introduits plus tardivement dans l’ordinaire de la messe.

6e siècle
Premières attestations du canon à voix basse qui existait déjà chez les orientaux.

Apparition de l’Alléluia, d’abord au temps pascal ; il sera étendu par saint Grégoire le Grand à toute l’année, sauf le Carême. Achèvement de la liste des Communicantes selon les fêtes.
Entre 590 et 604, saint Grégoire le Grand réalisa une mise en ordre des prières de la messe. Avant lui, il n’y avait pas de missel officiel complet. Il sera le dernier pape à toucher au canon de la messe. Le rite romain tel que nous le connaissons était achevé dans sa quasi-totalité. Il ne manquait que le Credo, dont le texte date du IVe siècle, mais qui ne fut introduit dans la messe qu’à partir de l’époque carolingienne (au XIe siècle à Rome), et les prières que le célébrant récite à l’offertoire, qui furent également introduites entre le IXe et le XIIe siècle. Pépin le Bref et Charlemagne favorisèrent l’usage du rit romain dans tout l’empire. Il finit par s’étendre à de vastes contrées d’Occident. La liturgie damaso-grégorienne est donc restée en usage dans l’Eglise romaine jusqu’à la réforme de 1969, les différences locales, par rapport au missel de la curie romaine, ne concernant que des prières mineures.
1962 : un missel édité il y a 40 ans pour l’homme d’aujourd’hui, et qui lui est parfaitement adapté. La liturgie terrestre est célébrée en union avec la liturgie céleste, et cette préfiguration de l’éternité échappe aux goûts changeants de l’humanité.
Le sacré n’est pas figé comme le passé, il est hors du temps, il échappe au temps et attire l’homme d’aujourd’hui comme celui d’hier. Fabriquer artificiellement aujourd’hui une liturgie, c’est faire une création humaine, fragile, changeante, où l’homme se contemplera lui-même, alors que la liturgie de l’Eglise est de soi l’œuvre de Dieu, et on y rencontre Dieu lui-même. Force de stabilité et de permanence, les rites conservent les usages précédents et permettent aux plus jeunes de conserver l’unité de foi et des gestes religieux.