Cette première partie de la messe tient son nom des premiers temps du christianisme : cette partie, très didactique, avec lectures et prédication, a comme but principal l’instruction et l’édification des fidèles. Les préparants au baptême (encore non-membres de la communauté) étaient conviés à cette partie qui s’adressait particulièrement à eux.

Dans la messe solennelle ou grand-messe, pendant que la chorale chante l’introit et le kyrie (en grec), le prêtre dit à voix basse (avec le diacre et le sous-diacre) les prières au bas de l’autel, puis monte à l’autel, le baise en disant d’autres prières, et lit, toujours à voix basse, l’introit et le Kyrie. Le Kyrie s’adresse aux trois personnes de la sainte Trinité. Puis le prêtre entonne le Gloria repris en alternance par la chorale. Cette hymne était dans les premiers siècles chantée à la seule fête de Noël. Le Gloria fut ensuite chanté toutes les messes de fêtes. C’est une hymne de gloire en l’honneur des trois Personnes divines montrant les quatre finalités de la messe : l’adoration, l’action de grâces, la propitiation (ou réconciliation par le pardon des péchés) et la supplication (demande de bienfaits). Le Gloria n’est pas d’usage notamment aux temps de pénitence que sont l’Avent et le Carême, ainsi que lorsque les ornements sacerdotaux sont noirs ou violets.

 

Puis l’oraison est prononcée solennellement par le prêtre. Tous se joignent à la prière de l’Église par la réponse Amen (mot hébreu).

Dans la forme de tous les jours de la messe (dite messe basse), il n’y a pas de chorale, ni d’assistance de diacre et sous-diacre. Le prêtre récite les prières au bas de l’autel en alternance avec le servant. La participation de toute l’assemblée pour les réponses et les récitations en alternance a commencé à être pratiquée, initialement en Belgique et en Allemagne, surtout dans des monastères et des séminaires, depuis le début du XXe siècle, mais malgré les encouragements du Saint-Siège exprimés par des documents de 1922, 1935, 1947 (Mediator Dei) et 1958, l’usage de cette « missa dialogata » ne s’est que rarement généralisé à cette époque. Il a fallu attendre l’impulsion de Vatican II, recommandant une participation « actuosa », pour que la pratique soit finalement généralisée.

Commencent alors les lectures : habituellement deux, y compris l’évangile. L’épître, extrait du Nouveau Testament (épître d’apôtre, actes des apôtres ou Apocalypse) ou de l’Ancien Testament, est chantée dans la grand-messe par le sous-diacre tourné vers l’autel côté droit (appelé côté Epître). Dans la messe basse le prêtre la lit tourné vers l’autel. Les chants du graduel et de l’Alleluia (mot hébreu) – substitué dans certains temps liturgiques par le trait – sont ordinairement des extraits de psaumes chantés par la chorale ou simplement lus par le prêtre. Le peuple y assiste assis, puis se met debout pour la lecture de l’Évangile. Certains jours on chante en plus la Séquence. Dans le Missale Romanum il en reste 5 : pour Pâques (Victimæ Paschali), la Pentecôte (Veni Sancte Spiritus), la Fête-Dieu (Lauda Sion), Notre-Dame des Sept Douleurs (15 septembre – Stabat Mater) et enfin pour les messes des défunts et le 2 novembre (Dies Iræ).

La lecture de l’Évangile est entourée d’un grand nombre de rites dans la messe solennelle. Le rite de l’encensement rappelle qu’alors que toutes les lectures bibliques sont Parole de Dieu, dans l’Évangile on parle directement du Christ. Les acolytes encadrent le diacre avec leurs cierges, car cette parole est la lumière du monde. Le diacre proclame solennellement l’Évangile en se plaçant au nord (théorique, si l’église est orientée, c’est-à-dire à la gauche de l’abside) : cette tradition médiévale veut insister sur le fait que la parole de Dieu est destinée à disperser les ténèbres (représentées par la région plus éloignée du soleil de midi). A l’imitation du diacre dans la grand-messe, dans la messe basse le prêtre lit l’évangile au côté gauche de l’autel, à demi tourné vers ce nord théorique. Voici pourquoi on parle du côté évangile et du côté épître de l’autel.

Le prêtre se rend ensuite à la chaire ou et commence le sermon, qui n’est pas toujours en relation avec les lectures de la messe. Bien qu’il ait été recommandé par le concile de Trente, l’Ordinaire tridentin de la messe ne mentionne pas le sermon ; à l’Évangile suit immédiatement le credo (profession de foi), si la messe du jour le prévoit. Le Credo a été introduit dans la messe de rite romain au temps de l’empereur Henri II (1002-1024). Court résumé de la doctrine catholique, il reprend les décisions du concile de Nicée, dont il prend parfois le nom de “Symbole de Nicée”.

Puis le prêtre se tourne vers le peuple et prononce : « Dominus vobiscum » et « Oremus », sans ajouter aucune prière particulière. C’est ce qui dans la messe tridentine est resté des « prières des fidèles », les intentions de prière de l’Église en général et de la communauté en particulier. Ces prières — (dont l’origine remonterait à saint Martin de Tours) — subsistaient dans certaines paroisses avant le sermon sous le nom de « prières du prône ». Elles ont été réintroduites par les réformes liturgiques qui ont suivi le concile Vatican II.