“Votre religion ? – Catholique” Telle est la réponse que la plupart des Français feraient à cette question. Mais combien sont-ils à fréquenter les Sacrements, à participer tous les dimanches à la prière en commun de la sainte Messe, à prier tous les jours, à vivre comme de vrais chrétiens. Lequel saurait expliquer clairement a un ami ignorant ce qu’est sa religion catholique.

Vous avez été baptisés. Vous êtes allés au catéchisme. Vous avec fait votre première communion. Mais, depuis, un grand nombre d’entre vous a lâché pied. Il y avait le travail, l’école, les difficultés de l’adolescence, la “vie” comme on dit.

Mentiriez-vous pour autant en vous disant catholiques? Non. Vous êtes bien membres de l’Eglise catholique. Mais vous y êtes restés des enfants. Il vous faut devenir des adultes, des hommes. Des mots appris au catéchisme, mais auxquels on ne comprend pas grand-chose, des pratiques dont on ignore la valeur, des règles de morale qu’on observe par une vieille habitude, voilà ce qu’est souvent votre “religion”. Il faut qu’elle devienne la lumière qui éclaire, la force qui permet de vivre pleinement une vie d’homme adulte.

Ces quelques pages veulent vous aider à connaître Jésus-Christ, comme un homme – et non plus un enfant – doit le connaître. Elles essaieront de vous montrer comment son message forme un tout cohérent et solide. Elles pourront être utiles à tous, qu’ils aient à découvrir le christianisme, à éclairer leur foi ou à instruire un nouveau chrétien.

  

La Religion, la Découverte de Dieu

Tous les hommes ont au fond du cœur une inquiétude. Ils se heurtent partout à des choses inexplicables : problème de l’amour, problème de la souffrance, problème de la mort. Qu’y a-t-il derrière ? Qu’est-ce qui donne un sens à la vie ?

Toute religion essaie de répondre à ces questions en éclairant le mystère pressenti, en aidant l’homme à entrer en relation avec quelqu’un qu’on appelle Dieu. Tous les hommes ont fait dans ce sens des tentatives plus ou moins heureuses et c’est ainsi que s’explique la multitude des croyances, approches maladroites de Dieu.

La religion catholique nous apprend ceci : Dieu, que nous cherchons à tâtons, se révèle à nous par son Fils, qu’il nous a envoyé, Jésus-Christ. Jésus-Christ nous découvre le mystère de Dieu, le mystère de notre propre destin et les rapports vrais que nous devons avoir avec Dieu. Il reste à mieux le comprendre.

 

La révélation faite par Jésus-Christ

L’homme en face de Dieu : peut contempler son œuvre qu’est la création, et, par là, savoir qu’il existe et entrevoir quelques-unes de ses qualités. Mais cette connaissance est très limitée. L’homme a-t-il reçu la confidence de Dieu ? Dieu lui a-t-il livré son secret ? Oui, Dieu s’est révélé à nous.

L’Ancien Testament dit comment Dieu a préparé de longue date le peuple juif, peuple choisi, à recevoir le Messie et à reconnaître en lui le Fils de Dieu. Le Nouveau Testament commence à la naissance du Christ et conduit jusqu’à la fin des temps.

Ainsi du premier au dernier jour du monde, avec au centre le Christ, se déroule une histoire, qui est l’histoire sainte de l’humanité et qui donne sens à la création.

Dieu s’est donc révélé dans la Bible. Il s’est également révélé par une autre voie que “l’Ecriture Sainte” et qui est celle de la “Tradition”. Transmission, ininterrompue depuis les apôtres de la foi vivante, de l’interprétation des Saintes Ecritures et des moyens de salut (sacrements, prédication, prière, etc.) confiés à l’Eglise par Jésus-Christ. C’est par cette double source de la Révélation que Dieu s’est fait connaitre.

Etre chrétien, c’est avoir foi au Christ et croire à cette révélation historique de Dieu, dont le dépôt sacré a été confié à l’Eglise catholique.

 

Dieu est amour

Le secret que Jésus-Christ nous a révélé est que Dieu est amour : c’est le mystère de la Sainte Trinité. Il est au centre de notre foi et sa lumière éclaire tout.

Savoir que Dieu nous dit son secret nous met déjà sur la bonne piste. Car à qui dirai-je mon secret sinon à quelqu’un que j’aime ? Dieu nous aime donc puisqu’il se révèle à nous. Les preuves se multiplieront : Création, Incarnation, Rédemption, Providence, tout est œuvre d’amour. Avec saint Jean nous pourrons conclure que nous autres chrétiens, nous sommes ceux qui croyons à l’amour de Dieu pour nous.

Mais, dès maintenant, Dieu nous conduit à la source de cette œuvre d’amour en nous disant que Lui-même est Amour. Amour Eternel, Amour Tout-Puissant, Amour Trinité. Dieu est unique, mais il n’est pas solitaire. Il en Père, Fils et Esprit. Un seul Dieu en trois personnes.

D’une famille humaine où tous s’aiment vraiment on dit : Ils ne font qu’un… C’est là une simple manière de parler.

Ce qui est simple façon de parler quand il s’agit d’une famille humaine est rigoureusement vrai de la Famille Divine. Chacun est bien lui-même : le Père est le Père, le Fils est le Fils, l’Esprit est l’Esprit.


Mais entre eux il n’y a aucune distance : ils sont parfaitement un, car ils s’aiment totalement : le Père est tout au Fils, le Fils est tout au Père, et leur commun amour est l’Esprit. – En Dieu il y a une seule nature et trois personnes.

Nous pouvons conclure : créés par Dieu, nous dépendons de Lui pour toutes choses. Cependant nous sommes libres. Nous pouvons aimer Dieu ou essayer de nous passer de Lui. Dans un monde sans Dieu nous sommes prisonniers du péché, refus d’obéir à Dieu et cause du mal qui divise les hommes.

Aucun homme sensé ne nie donc l’existence du Christ. Mais, est-il seulement un homme ? Si oui, nous serons pleins de respect et d’admiration pour Lui, sans plus. Est-il plus qu’un homme ? Est-il Dieu ? Alors nos vies tout entières sont transformées. C’est sur la réponse faite à cette question que se joue notre existence et celle de l’univers.

 

Règle de Vie

Aimer Dieu de toutes ses forces.

Aimer son prochain comme soi-même.

Tels sont les deux commandements qui n’en font qu’un.

 

Aimer Dieu

L’amour de Dieu doit influer sur chacun de nos actes et colorer notre vie entière.

Il se manifeste en premier lieu par la prière. Un chrétien prie. Et prier, ce n’est pas seulement demander. Prier, c’est accomplir un geste de vérité : le geste de la créature qui s’adresse à son créateur, celui du fils qui parle à son père.

Adoration, remerciement, louange, puis demande de pardon puisque l’homme est pécheur, et demande tout court, puisque il attend tout de Dieu. A l’exemple du Christ et avec lui un chrétien prie.

Mais l’amour de Dieu se manifeste aussi par le souci que l’homme doit avoir de faire ce que Dieu attend de lui. Chacun a une tâche à accomplir. Le père lui confie une œuvre qui embellira la création. Tout ce que nous devons penser de notre métier, de notre foyer, de notre vocation est éclairé par cette certitude : Dieu compte sur nous, il ne faut pas le décevoir.

 

Aimer le prochain

“Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés”.

Jésus a insisté avec force sur ce second commandement.

Amour universel, qui ne s’arrête pas aux amis, mais atteint même les gens antipathiques et les ennemis. Il faut aimer tout le monde.

Amour désintéressé qui n’attend pas un retour d’amour, qui ne “dépend” par conséquent de rien. Triomphe de liberté. Amour qui rend semblable au Père et qui a sa source en Lui il faut “être parfait comme le Père est parfait”. C’est cela vivre. Vivre c’est aimer. Comme seule la source jaillissante est une eau vive, de même seul un homme qui aime est un vivant.

Et les dix commandements ? Ils nous indiquent un certain nombre de choses qu’il faut faire, sans quoi on est sûr de ne pas aimer, un certain nombre de choses qu’il ne faut pas faire, sans quoi on est sûr aussi de ne pas aimer. Ils éduquent en nous l’amour qui doit être honnête, pur, respectueux des autres, laborieux, etc. Ils ne sont pas arbitraires mais conformes à notre nature, de sorte que l’acte qui les viole va contre notre bonheur.

S’il n’y avait pas de berges pour forcer l’eau de la source à devenir torrent, elle se perdrait dans les terres ou deviendrait marécage. De même s’il n’y avait pas les règles strictes de la morale notre amour courrait le risque de s’égarer ou de se corrompre.

Mais à quoi servent les berges d’un torrent desséché ? A rien. A quoi donc serviraient les préceptes de morale s’ils ne guidaient un jaillissement d’amour ?

Notre religion est bien plus qu’une simple morale anonyme. Seule elle permet à chacun de devenir pleinement lui-même et d’épanouir sa vie en aimant. Mais pour aimer vraiment il faut se guider sur les commandements.

Telle est la règle de la vie que nous s enseignée Notre-Seigneur Jésus-Christ.

 

Conclusion : Le Christ, notre Contemporain

Avez-vous lu attentivement ces pages ? Vous conclurez que tout tourne autour de quelqu’un : le CHRIST.

Le Christ présent depuis toujours à la pensée du Père.

Le Christ centre de la création.

Le Christ chef de l’humanité dont il est le Sauveur.

Le Christ qui est la voie, la vérité, la vie. Le Christ fondateur de l’Eglise.

Quand nous partons à sa recherche, faut-il remonter dans le passé et se pencher sur des livres d’histoire ? Non. Il est tout près de nous. Il vit avec nous le jour présent. Il est notre contemporain.

Présent dans nos cœurs par sa grâce mystérieuse. Présent dans l’événement qu’il gouverne. Présent dans nos frères qui sont “son corps”. Présent dans l’Eglise.

Présent surtout dans cette action qu’il a confiée à l’Eglise comme une mission jusqu’à la fin des temps : la messe. A travers les rites de la liturgie, vous devez découvrir une chose la messe, c’est tout le mystère du Christ. C’est à la fois le Vendredi Saint et Pâques, où l’on retrouve aussi les mystères de Noël, de l’Ascension et de la Pentecôte. Le Christ naît, meurt, ressuscite et remonte vers son Père pour nous.

Mais il ne le fait pas seul et nous ne sommes pas de simples spectateurs. Chacun apporte sa part à la messe. Le Christ, par l’offertoire, la consécration, la communion, nous donne le moyen de faire corps avec lui et du même coup de nous unir les uns aux autres.

Chacun, de manière invisible mais bien réelle, ressuscite avec Lui. Mystérieusement l’humanité nouvelle est ébauchée. Quelque chose est changé sur la terre.

Le Christ a agi. Qui n’en a fait l’expérience ?

La messe résume d’une manière vivante le mystère de Jésus-Christ envoyé par le Père dans le monde et ramenant avec Lui tous les hommes à Dieu le Père ainsi que nous le dit ce passage de la messe avant le Pater : “par Lui, avec Lui et en Lui, tout honneur et toute gloire vous est rendu dans l’unité du Saint-Esprit”.

La messe ainsi à chaque instant accomplit en Jésus-Christ le retour des hommes à Dieu et se trouve être le résumé vivant de la religion chrétienne. De messe en messe, de vie en vie, le monde va vers ce qui sera la réussite de la création : le jour où le Christ sera tout en tous, où il présentera au Père, pour sa gloire, un monde purifié de tout égoïsme, réuni.

Cela ne vaut-il pas la peine d’essayer de ne pas rester à des balbutiements d’enfants, mais d’avoir la passion de mieux connaître Jésus et de marcher à sa suite d’un pas ferme, d’un pas d’homme.

La vie chrétienne est un progrès. Le Christ est au centre du monde. Le Fils de Dieu grandit en nous quand nous vivons dans la foi, l’espérance, la charité.