Rites et symboles

On a l’impression que chaque geste est codifié. Ils sont multiples (génuflexions, signes de croix). L’attitude intérieure n’est-elle pas plus authentique ?
Certes, l’union à Dieu par la vie de prière intime, personnelle et silencieuse, est essentielle à notre vie chrétienne. Le Seigneur Jésus a condamné la piété hypocrite du pharisien qui cherche à se faire valoir et cela reste toujours vrai : la vanité est particulièrement méséante dans le sanctuaire. Cela n’a pas empêché le Seigneur de bien user lui-même des gestes de la liturgie juive : montée à Jérusalem aux grandes fêtes, élever les yeux, se laver les mains (et même les pieds) avant la Pâque etc…
On doit tenir d’abord que le chrétien est indissociablement, comme tout homme sur cette terre, âme et corps, et le corps prend tout naturellement part à la prière. La sainte Ecriture nous apprend souvent à ne pas dissocier l’âme et le corps.
Dieu nous a créés et nous sauve âme et corps. Le corps, destiné à la résurrection, est ici-bas le temple du Saint-Esprit par le baptême ; il est en contact physique avec le corps du Christ dans l’Eucharistie, et les sacrements sont accomplis sur lui pour sanctifier l’âme. Dans le Sacrement des malades ou Extrême Onction, par exemple, l’huile sainte coule sur les diverses parties du corps, pour souligner que tout dans le corps est intéressé à l’œuvre de notre salut.
Tout sentiment humain authentique s’exprime spontanément par l’attitude ou le geste. Et, en retour, l’attitude et le geste expriment, intensifient ou même parfois provoquent l’attitude intérieure.

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Pourquoi l’Eglise a-t-elle choisi le grégorien pour être son chant propre ?

Musicalement parlant, le grégorien est un chant monodique, c’est à dire que les chanteurs y chantent tous la même mélodie, n’usant en outre que de la gamme naturelle (jamais tempérée par des dièses ou des bémols ; seul le si bémol est toléré). L’outillage musical du grégorien est donc extrêmement simple, fruste même, si on le compare à ce qu’est devenue la musique de nos jours. L’oreille moderne habituée à la gamme tempérée, aux accords et à l’harmonisation de diverses voix ou instruments est invitée se purifier et s’élever par cette simplicité même du grégorien qui en fait une réalité sonore assez originale. Avec le grégorien on entre dans un univers musical qui semble, pour une oreille moderne, un peu exotique, inédit, partageant pourtant ces particularités avec la plupart des répertoires antiques. Il faut reconnaître dans ces critères ceux-là mêmes de la liturgie en général.

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Le chant grégorien semble avoir une place prépondérante; qu’est-ce que c’est ?

Le chant grégorien fait référence à un Pape, St Grégoire le Grand, qui gouverna l”Eglise à la frontière entre les VIe et VIIe siècles (de 590 à 604) : ces quelques années de pontificat furent extrêmement fécondes à divers points de vue, spécialement pour tout ce qui concerne la liturgie.
On donne plus précisément le nom de grégorien à un répertoire contenu dans un recueil du VIIe siècle, l’Antiphonaire grégorien. Mais les premiers manuscrits comportant des signes musicaux explicites ne datent, eux, que du IXe siècle (donc, près de trois siècles après le Pape Grégoire le Grand).

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Pourquoi la messe est-elle dite en latin ? On n’y comprend rien !

Le latin qui est une langue fixée (et non une langue morte) est comme la langue maternelle de tous les fidèles de l’Eglise d’Occident. Il vaut mieux éviter de dire du latin qu’il est une langue sacrée comme l’entendaient les païens, c’est-à-dire une langue énigmatique, inaccessible par principe au profane. D’ailleurs, l’Eglise encourage les fidèles à connaître le latin liturgique, ne serait-ce que de façon rudimentaire : répondre au Dominus vobiscum ou à per omnia sæcula sæculorum ne demande pas des études très poussées. Le missel permet pour le reste de suivre avec la traduction l’ensemble des prières de la liturgie.

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Mais les fidèles devraient se trouver dans la joie. Pourquoi ne sent-on aucune chaleur humaine ?

Doit-on sentir à la messe de la chaleur humaine ? La messe n’est pas une simple réunion entre amis, elle est d’abord un culte rendu à Dieu. Chaque fidèle, comme on l’a déjà dit, est tourné vers le Seigneur et vers ce qu’Il accomplit par son ministre. Cependant il ne fait pas cette démarche tout seul. C’est comme membre d’une communauté chrétienne rassemblée pour la messe qu’il l’accomplit ; aussi, un des fruits de la messe est-il de renforcer cette communion entre les fidèles.

 

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Parole et silence dans la liturgie

Il y a de larges portions de silence dans cette messe, n’est-ce pas un obstacle à la participation des fidèles ?
Ce n’est pas toute la messe qui est célébrée en silence ! Le silence est gradué de façon très pédagogique. Le silence de l’offertoire (les fidèles sont assis) mène à celui du canon (debout et à genoux) et enfin à celui de la communion (à genoux). Il caractérise ainsi la deuxième partie de la messe qui contient le mystère le plus sacré : le sacrifice de la Croix rendu présent sur l’autel. Le silence est alors le meilleur moyen qui favorise une participation vraiment profonde, personnelle et intérieure, au mystère de l’autel.

Le silence est en même temps l’expression la plus belle de notre adoration envers le Dieu qui descend sur nos autels. Et la joie est présente aussi et s’exprime normalement dans les chants. Les magnifiques mélodies grégoriennes, le long ruban des Alléluia font entrer en grand dans la joie ! Il est vrai que cette joie garde une certaine retenue. Elle ne provient pas d’abord d’une émotion de la sensibilité, mais de la foi : elle est de nature spirituelle. C’est en particulier la richesse du grégorien que de favoriser et d’exprimer cette joie spirituelle qui nous met dans un climat d’intériorité permettant l’attention à la présence de Dieu.

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Pourquoi les fidèles ne participent-ils pas plus à cette action liturgique ?

Les fidèles sont appelés à une participation pleine, consciente et active (Vatican II) au mystère liturgique. Mais cette participation ne se mesure pas à l’activité extérieure de chaque fidèle, à ses déplacements ou à la force de son chant. Si l’on chante faux, il conviendra de ne pas chanter fort ; cela n’empêchera pas pour autant une participation réelle et profonde à la messe !
La participation à la messe doit être conforme au mystère de la messe, renouvellement et actualisation du sacrifice de la Croix. Cette participation sera donc d’abord pieuse et intérieure (Vatican II). Elle consistera à offrir nos prières et notre vie en union avec le sacrifice du Christ. Notre participation sera alors en proportion de notre foi dans le mystère renouvelé sur l’autel, comme de notre espérance du salut communiqué par le Christ, et aussi de notre amour de Jésus qui se donne à nous dans la communion.

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